1°) Maillon-clé du financement des start-up : l’émergence d’Ange
Financiers ivoiriens
Nombreux
sont ceux qui me demandent pourquoi les Business Angels ne souhaitent pas
investir dans les start-up africaines, et particulièrement dans les Jeunes
Pousses ivoiriennes. Je leur réponds systématiquement : « la bonne
question est : De quelle manière peut-on créer un environnement propice à
l’émergence de Business Angels ivoiriens ? ».
Un Business Angel – le terme d’Ange Financier parait plus approprié - est un
individu qui perçoit en moyenne un revenu annuel de 130000000 Francs CFA et
puise dans ses économies personnelles en vue d’investir dans des startups à
fort potentiel de croissance pour un montant compris entre 15000000 et
65000000 Francs CFA. D’une manière générale, il exerce en réseau via des
associations, adhère à des plateformes en ligne similaires à www.McKenson-Invest.com
ou peut agir à titre individuel et se distingue des fonds d’investissement qui
injectent des capitaux nettement supérieurs dans des entreprises déjà en phase
de croissance ou de maturité.
A Lire également : Investir dans les start-up africaines peut rapporter très gros
Le métier
d’Ange Financier est toujours à l’état embryonnaire en Côte d’Ivoire et d'une manière générale en Afrique francophone. Certes,
les éditions 2011 et 2013 du « Forum de l’investissement privé et de
l’entrepreneuriat » (Finvest) ont donné l’occasion à une cinquantaine
d’Anges financiers ivoiriens de se faire connaitre auprès du grand public et
des start-up présentes, mais la fréquence des éditions de ce forum, très
aléatoire, ne permet pas une véritable révolution entrepreneuriale tant
attendue et le bilan concernant la situation des firmes dans lesquelles ces
business angels se sont engagés reste inconnu . Il convient de chercher
les causes du côté de la fiscalité dont la pression, exercée aussi bien sur les
particuliers que sur les entreprises, est très élevée dans le pays. Or les
Anges Financiers sont motivés avant tout par des considérations d’ordre
fiscal : Tout redevable de nationalité ivoirienne devrait être en mesure
de réduire ses impôts de manière substantielle en souscrivant au capital de start-up prometteuses. Les autorités devront également s’assurer que les
personnalités du monde des affaires, des patrons chevronnés ayant réussi
dans leur secteur d’activité et les participants à la deuxième édition du
" Diaspora For Growth Forum 2015 " prennent connaissance d'un tel
dispositif pour devenir candidat en tant qu’Ange Financier.
D’autre part,
la taille de la plupart des projets de startups est considérée comme
« petite », étant donné l’étroitesse du marché ivoirien, en
comparaison à celles se trouvant en Afrique du Sud, au Kenya ou au Nigeria, ce
qui va à l’encontre des objectifs des investisseurs qui cherchent surtout à
réaliser de confortables plus-values résultant de la cession de leurs parts, après
cinq ans de détention de ces titres . Les entrepreneurs doivent donc revoir
leur projet à la hausse, quitte à viser le marché régional à l’échelon de
l’Afrique de l’Ouest, voire s’attaquer au marché continental. Un dispositif
d’exonération de 100 % pendant 5 ans, puis dégressive pendant 10 années
pourrait être également mis en place en faveur des startups prometteuses, à
condition que ces dernières soient créées pendant une période limitée – par
exemple entre le 1 Janvier 2015 et le 31 Décembre 2016 inclus- et
s’’engageraient pleinement à exercer leur activité dans cinq secteurs
prioritaires définis par les autorités compétentes. A titre de rappel,
une startup n’est qu’un des différents stades de développement de l’entreprise
et ne concerne pas exclusivement les Nouvelles technologies…
2°) Les Écoles de Commerce, piliers de l’écosystème start-up
Les
Ecoles de Commerce constituent un
maillon important de l’écosystème start-up. En Côte d’Ivoire, l’École Supérieure
de Commerce et d’Administration des Entreprises (ESCAE) d’Abidjan fait figure
de référence nationale
A Lire également : Tout Ce Qu'Il Faut Savoir Avant d'Intégrer Une École De Commerce En Afrique Francophone »
Afin
de stopper le foisonnement des grandes écoles et d’assainir le milieu de
l’enseignement supérieure au regard des
exigences fixées par les autorités, de nombreux établissements de management
ont été interdits. Toutefois, tout le système éducatif y gagnerait davantage en
crédibilité si toutes les écoles de
commerce répertoriées jouaient la carte
de la transparence. Une commission
d’évaluation des formations les
obligerait par exemple à communiquer sur un site web des informations sur la richesse
pédagogique, la sélectivité, le Nombre
d’accréditation, la qualité des liens avec les entreprises, le nombre de
professeurs permanents. Le lancement d’un tel site accentuerait la concurrence
et tirerait les établissements de management vers le haut. Il donnerait une garantie supplémentaire aux
étudiants sur l'offre de formation qui les amènera à acquérir les compétences
pluridisciplinaires nécessaires pour
créer leur propre start-up par la suite.
Il existe très peu d’incubateurs et d’accélérateurs pour accompagner les start-up dans leur phase de développement et leur quête de financement dans un pays pourtant à la recherche de son prestige économique d’antan. Chaque école de commerce devrait en posséder en interne, ce qui renforcerait grandement sa fiabilité.
Enfin,
L'enseignement scolaire devrait, très tôt à partir de la classe en seconde,
donner les moyens aux élèves de développer des compétences entrepreneuriales de
base, leur permettant plus tard de lancer leur start-up avant même la fin de
leurs études si une opportunité se présentait.
3°) Les concours, vecteur de
visibilité pour les startups ivoiriennes
Les
compétitions dédiées à l'entreprise se multiplient en Côte d’Ivoire : le e
concours « Start Up 2014» dans le cadre Le Forum « Investir en Côte d’Ivoire »,
le « CGECI Business compétition » organisé
par la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire, le Concours des
Jeunes Entrepreneurs Innovateurs lancé en 2013 par le « Salon Ivoirien pour le Financement de Projets » etc.
Toutefois,
il reste encore une marge d'amélioration considérable : une centaine de concours, mettant en
exergue tous les secteurs d’activité : - Nouvelles Technologies,
Agriculture, Santé, Finance etc... – doivent être mis en place chaque année
pour qu’ils soient par la suite considérés comme un maillon important de l’Ecosystème Start-up. Une confortable dotation financière à la hauteur des enjeux, au regard de l'ambition de la Côte d'Ivoire d'être un pays émergent en 2020, pourrait également accélérer
l'élan et un véritable engouement autour de l’entrepreneuriat.
Ces
compétitions peuvent d’abord offrir une visibilité accrue dans les médias
traditionnels et les réseaux sociaux tels que Facebook, LinkedIn, Viadeo ou
Twitter, sur lesquels les informations concernant les heureux finalistes et
leurs projets sont partagées une multitude de fois. Parallèlement, cette
exposition médiatique donne l’occasion de trouver des partenaires stratégiques
et des clients.
Ensuite,
les investisseurs, très demandés en temps normal via les canaux classiques de
mise en en relation, sont très friands de ce type d'événement et approchent les candidats qui obtiennent facilement d’autres rendez-vous
pour donner de plus amples renseignements sur leurs plans d’affaires.
D’autre
part, la motivation des lauréats se renforce considérablement par le simple de
recevoir un prix et de reconnaître leur start-up comme un projet crédible.
Ces concours permettent aux entrepreneurs de peaufiner
leur technique de présentation orale devant un jury de professionnels
expérimentés, généralement des investisseurs, des chefs d’entreprise chevronnés
ayant réussi dans leur secteur d’activité ou des mentors.
Même en cas d’échec, les candidats pourront
tenir compte des observations et des remarques du jury et apporter les
changements ou améliorations nécessaires aux aspects de leur plan d’affaire - Marketing, Commercial, Comptabilité, Juridique
-, ce qui constitue une meilleure approche pour tirer leur projet vers le haut.
A Lire également : Start-up : Le Pitch ou l'Art de Convaincre un Business Angel
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aller plus loin :
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Contributeur:
Harley McKenson
Fondateur & Gérant de
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